lundi 26 avril 2010
Florac is back
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C’est fait. L’association Lozère Endurance Équestre organisera, à Florac, le Championnat d’Europe 2011. Une victoire méritée, après une année entière de campagne administrative, chemin de croix des organisateurs candidats à ce genre de manifestation big size… D’abord, obtenir le soutien indispensable des institutions locales. Ensuite, répondre aux exigences de la Fédération Française d’Équitation (FFE). Enfin, séduire la Fédération Équestre Internationale (FEI). L’année, alors, passe vite. Jusqu’à ce mois de mars dernier, où Ian Williams (responsable technique FEI), Nicky Kennedy (responsable FFE à l'international) et Jean-Louis Leclerc (sélectionneur national) sont venus juger sur place de la pertinence d’une candidature historique. Car Florac, c’est l’histoire – le berceau d’une endurance qui entre aujourd’hui dans l’âge adulte. C’est LA course. Dure. Le froid, la montagne, la pierre. Inéluctable. L’ambiance, la gloire, le plaisir. Course mythique, héroïque, anti-arithmétique. La distance ne s’y compte pas en kilomètres, mais en pas, dont chacun rapproche de l’arrivée, du Graal. Peut-être même davantage qu’une course, un symbole. Celui, pour Ian Williams, d’un retour aux « qualités d’antan » de l’endurance. En d’autres termes, ceux de Jean-Louis Leclerc, le retour à « une course de cavaliers plutôt qu’une course de chevaux ». Retour aux sources, donc. Celles d’une discipline qui mêle sport, aventure et géographie. Mais cette version de l’endurance est-elle soluble dans le futur, tourné vers des courses plates, rapides et sableuses ? En matière de message, le choix de Florac n’est sans doute pas anodin. L’Europe reste le fief de l’endurance. C’est elle qui fixe les règles. Pas les pays émergents de la discipline – Dubaï, Qatar, UAE. Pourtant, Tartas s’est gagnée cette année à 26Km/h, Huelgoat à 24… Néanmoins le problème ici n’est pas de savoir qui a raison, mais plutôt de relever ceci : chaque course attire ses cavaliers, qui eux-mêmes réagissent à des motivations différentes – la passion, l’argent, l’image, le classement, l’habitude, l’aligot. Chaque course a sa place sur le circuit international. Par contre ce choix de Florac, qui reste une excellente nouvelle et démontre les qualités d’une organisation pérenne, révèle une évolution. Le Championnat d’Europe semble se forger une identité, un code ADN. Une identité forcément et naturellement européenne, attachée à une tradition, à des valeurs, à une méthode. Mais cette personnalité européenne, forte et attachante, ne doit pas venir s’opposer à celle, plus contemporaine, d’un circuit mondial autrement abordé. À chacun sa culture, et à chacun sa nature – le désert ne se traverse pas comme une forêt de pins. Le Championnat du Monde, alors, ne doit pas ressembler à l’échéance européenne. Aux cavaliers de choisir, l’un, l’autre ou les deux. Sans hiérarchie. Sans jugement. Sans contrainte. Et les fédérations n’y peuvent rien, hormis s’adapter à la situation, ouverte comme jamais… En attendant, rendez-vous demain soir à Florac pour fêter l’événement à travers un rituel historiquement européen et génétiquement français : boire ensemble une coupe de champagne.
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